La presse d'information gratuiteA qui profite-t-elle ?"Gratuit" est un mot qui apparaît souvent dans les campagnes publicitaires et dans les actions de marketing. Qui ne s'est jamais vu proposer un cadeau, un produit gratuit, un stylo et tout autre gadget publicitaire... ? Les entreprises sont-elles devenues philanthropiques ?Pour elles, faire accepter à un individu quelque chose de leur part, c'est une relation qui s'esquisse, c'est un premier lien avec un client potentiel. Celui qui reçoit, du fait qu'il a accepté ce premier contact, est enclin à poursuivre la relation (sinon ce serait, pour lui, se contredire, se désavouer). En outre, le fait que ce quelque chose soit gratuit met inconsciemment le receveur en situation de débiteur ou, tout au moins, le prédispose favorablement envers celui qui a distribué le gratuit. Pour prendre une image, c'est enfoncer un coin dans une fente ou mettre un pied dans l'entrebâillement de la porte, dans le but de tisser une relation qui, si elle ne donne pas immédiatement lieu à un acte d'achat, aura permis d'accroître la notoriété de l'entreprise. C'est une forme de publicité un peu plus subtile que la simple affiche ou que le spot publicitaire, pour ne pas dire manipulatoire.Le cas de la presse d'information gratuiteSi certains quotidiens peuvent être gratuits c'est parce qu'ils sont entièrement financés par la publicité.Quant aux coûts, ils sont réduits au minimum :
Le moteur économique est simple :
Tous les moyens sont bons pour augmenter la durée de mobilisation du cerveau du lecteur sur les supports publicitaires :
Ne serait-il pas préférable d'utiliser notre cerveau comme bon nous semble, comme lire un roman, un essai... ou un vrai quotidien que l'on aura payé ? Accepter quelque chose de gratuit, pourquoi pas, mais en connaissance de cause - un homme averti en vaut deux -, sinon c'est prendre le risque de payer plus tard pour quelque chose dont on n'aura pas besoin. Pierre Tourev, 22/12/2006 |